20041026

triste débat...

oui, un bien triste débat que nous offre le devoir à propos de cet espace musique terriblement boîteux. un auditeur reprend l'argument de la direction comme quoi la culture se retrouve sur la première chaîne, mais je ne vois pas comment les plogues de romans à la mode ou les entrevues avec des comédiennes incultes aide au rayonnement de la musique diffusée sur une autre chaîne. ensuite nous avons droit au témoignage d'un auditeur satisfait. il est satisfait parce qu'il y a pire ailleurs mais semble comprendre le problème de travers: les gens ne s'opposent pas tant à l'éclectisme de la programmation qu'à l'absence de la réflexion culturelle autour de la musique et d'une mise en contexte nécessaire des oeuvres. mais il ajoute: "est-ce trop demander qu'une chaîne comme espace musique diffuse simultanément la même journée de la musique classique, de la chanson, du jazz, des musiques du monde et d'autres musiques émergentes? ... je suis désolé, mais la culture et le savoir ne doivent pas être exclusifs aux riches, aux apparatchiks scientifiques et littéraires ou à des diktats de l'air du temps." alors que le "diktat de l'air du temps" est justement ce sirop sonore mièvre et complaisant qui lui plait tant.

ce qui me dérange le plus, en fait, c'est cette condescendante étiquette "émergente". un troisième auditeur en rajoute: "actuellement, à la suite des mutations récentes et de la mondialisation de la culture, on accorde droit de cité aux tendances émergentes." mais la musique émergente, ce n'est pas une esthétique et encore moins une qualité. ça n'existe tout simplement pas en tant que genre: la seule musique qu'on peut qualifier d'émergente c'est la pop qui n'a pas encore rejoint sont marché, signifiant que son aboutissement est la reconnaissance de sa viabilité commerciale, sa validation par l'industrie. alors les musiques "émergentes", non merci: cette radio n'a pas à devenir un terrain d'essai pour les futures recrues des ondes commerciales.

ce qui manque terriblement à cette nouvelle programmation, c'est la musique de création. c'est cette disparition qui touche au coeur du problème. où est passé tout ce qui est "difficile"? tout ce qui nécessite des écoutes répétées pour en apprécier le suc? et même tout ce qui "ne s'écoute pas"? dans cette "réingénierie" culturelle, tout ce qui donne le goût de parler, de débattre, de penser est absent. et c'est là le véritable scandale auquel il faut faire face.

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