20041202

la tempérance partout, sauf en religion...

un très bon ami me faisait remarquer que le mandat "athéiste" de mon blog était bien rempli. en effet, suite à la ré-élection de bush, j'ai porté mon attention davantage sur l’explosion au grand jour du fanatisme religieux en amérique que sur l'art "qui nous est contemporain" ou bien ce vieil épictète.

et pourtant, le gentil ascète à la jambe brisée ne nous rappelle-t'il pas constamment que "si tu crois tien ce qui t'appartient en propre, et étranger ce qui est à autrui, jamais personne ne te forcera à faire ce que tu ne veux point, ni ne t'empêchera de faire ce que tu veux; tu ne te plaindras de personne; tu n'accuseras personne; tu ne feras rien, pas même la plus petite chose, malgré toi; personne ne te fera aucun mal, et tu n'auras point d'ennemi, car il ne t'arrivera rien de nuisible"?

malheureusement, les vociférateurs croyants d'aujourd'hui ne se suffisent pas d'eux-mêmes, loin de là. ils veulent délibérément imposer à tous leurs choix illogiques dictés par l'ignorance et la peur. j'en veux pour preuve les propos de john stott, membre éminent du mouvement évangélique, rapportés par david brooks dans le new york times du 30 novembre dans sa lettre d'opinion who is john stott?. lisez plutôt: "most important, he does not believe truth is plural. he does not believe in relativizing good and evil or that all faiths are independently valid, or that truth is something humans are working toward. instead, truth has been revealed. as he writes: 'it is not because we are ultra-conservative, or obscurantist, or reactionary or the other horrid things which we are sometimes said to be. it is rather because we love jesus christ, and because we are determined, god helping us, to bear witness to his unique glory and absolute sufficiency. in christ and in the biblical witness to christ god's revelation is complete; to add any words of our own to his finished work is derogatory to christ.'"

stott est l'un des principaux rédacteurs de la déclaration de lausanne (the lausanne covenant), texte fondateur du renouveau évangélique, issue du colloque du même nom, tenu en 1974 sous la direction du pasteur billy graham.

il peut sembler injuste de le dire, et difficile de comprendre à quel point nos mécanismes de défense usuels sont inapplicables dans ces circonstances, mais il s'agit de gens avec qui toute discussion est, par la définition même de leur foi, impossible.

cette déclaration s'ouvre sur la définition de l'action à entreprendre: "proclamer cet evangile à l'humanite entière et faire de toutes les nations des disciples" - on repassera pour le respect des diversités culturelles; notez également qu'il s'agit d'un évangile précis, et qu'on ne parle pas ici d'œcuménisme (que le dictionnaire du christianisme définit comme étant le "mouvement favorable à l’unité des chrétiens. plus généralement, tolérances et compréhension entre les différentes religions ou idéologies.").

ensuite, confronté aux abus économiques et sociaux bien documentés qu'on fait subir ce peuple de riches blancs aux autres membres de l'humanité, le texte précise: "là aussi nous reconnaissons avec humilité que nous avons été négligents et que nous avons parfois considéré l'évangélisation et l'action sociale comme s'excluant l'une l'autre." mais on revient rapidement au dogme: "la réconciliation de l'homme avec l'homme n'est pas la réconciliation de l'homme avec dieu, l'action sociale n'est pas l'évangélisation, et le salut n'est pas une libération politique."

le texte est truffé de contradictions propre aux fanatismes. par exemple, sur le sujet de la culture, la déclaration affirme: "l'homme est une créature de dieu, c'est pourquoi certains aspects de sa culture sont empreints de beauté et de bonté. cependant, il est également une créature déchue, c'est pourquoi elle est aussi entachée de péché et porte même parfois des traces d'influence démoniaque. l'evangile ne présuppose nullement la supériorite d'une culture par rapport à une autre, mais il les évalue toutes d'après ses propres critères de vérité et de justice." hum... ils ne présupposent aucune supériorité culturelle, mais jugeront de la pertinance de celle des autres à l'aune de la leur...

je ne vous recommande pas la lecture de ce texte. par contre, cet hilarant comic book des années soixante, this godless communism, illustre parfaitement que ce à quoi nous faisons face n'est pas nouveau, mais plutôt une enième incarnation de la haine et la peur entretenue par certains pour assurer leur domination sur plusieurs. vous noterez l'habile et délibérée utilisation de demi-vérités pour enrober les plus flagrants mensonges, par exemple: "november 7, 1917 - communists seize petrograd.. a revolution was directed by a small group of men who urged the people to attack their representative government." des heures de rire en famille!

No comments:

Post a Comment