premièrement, l'architecte des coups bas nixoniens qui ont propulsés un déserteur alcoolique à la tête de l'état texan — et, ensuite, de l'empire — échappera probablement à la justice, autant pour son implication dans l'affaire valerie plame que dans les mises à pieds politiquement motivées de procureurs américains (sans compter les multiples manipulations de coulisses qui ont rendu la guerre en irak "inévitable"). ensuite, que rove quitte ses fonctions ne changera rien aux attraits indéniables que son "style" politique a acquis chez les stratèges républicains.
on se souviendra que pour calomnier un rival de bush (john mccain, lors de la course à l'investiture républicaine en 2000), il n'avait pas hésité à lancer la rumeur qu'un des enfants du candidat était un batard mulâtre (en fait, la petite fille, adoptée, venait du bangladesh). cette insinuation d'une aventure extra-conjugale mixte racialement a suffit à couler les chances de mccain en caroline du sud...
mais c'est vraiment l'état dans lequel il laisse le système politique américain qui pose le plus problème: outre une fonction publique et un appareil judiciaire transformés par des nominations politiques funestes (très souvent pour des victoires électorales à court terme), ce sont les éléments fondamentaux du débat public qui ont été altérés par l'idéologie chrétienne factice masquant l'opportunisme crasse de cette coterie.
prenons par exemple la décision stupide du nouveau congrès démocrate de reconduire les dispositions permettant au gouvernement américain d'espionner les communications de ses citoyens sans autre contrôle que le bureau du procureur général (en l'occurence alberto gonzales, auteur de l'infâme mémo du département de la justice avalisant l'usage de la torture et maintenant empêtré dans ses mensonges au congrès à propos de l'affaire des procureurs renvoyés). il est incroyable que la peur d'être étiquetés "faibles sur la défense" (soft on defense) colle encore aux politiciens démocrates après 5 ans d'échecs républicains sur la scène internationale. il s'agit quand même de l'abolition pratique du quatrième amendement de la constitution des états-unis!
dans ces circonstances, que changera vraiment le départ de rove? même si un futur candidat démocrate gagne la présidence et son parti conserve une majorité au congrès, il sera constamment rabroué par une cour suprème hostile. ne soyons pas dupes, l'architecte de la coalition fondamentaliste qui donna au parti républicain un contrôle exceptionnel sur les politiques américaines des sept dernières années va sans doute continuer ses sales besognes, une fois de retour dans l'ombre. et dans le paysage américain, les effluves nauséabondes de "fleur d'étron" se feront encore sentir longtemps.
en lire plus:
dan froomkin, washington post
arianna huffington, huffingtonpost
mise à jour: ce matin (14 août), en éditorial, le new york times ne se gène pas: "the american public needs to understand the full story of how this white house — with mr. rove pulling many of the strings — has spent the last six and a half years improperly and dangerously politicizing the federal government. [...] congress needs to use all its power to bring mr. rove back to washington to testify — in public and under oath — about how he used his office to put politics above the interests of the american people".
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